2001-2011: La Convention citoyenne dresse le bilan de 10 années d'action pour Marseille et fait des propositions pour 2014

L’histoire de la métropole marseillaise nous interpelle à nouveau, aujourd’hui. Elle nous impose une analyse circonstanciée et une réponse adaptée à une situation nouvelle. Pourtant elle n’est que la continuation d’un long cycle d’une puissante action politique commencée à la fin des années soixante-dix quand Gaston Defferre décida d’opérer une mutation complète de son dispositif politico-administratif et fit appel pour cela à une nouvelle génération de responsables.

Un compagnonnage s’est alors formé entre quelques-uns, cimenté par des valeurs civiques, une éthique publique, un sens de l’intérêt général, le rejet de la xénophobie et des communautarismes, une volonté de doter cette ville de dirigeants compétents et dévoués, un engagement de chacun là où il se trouvait. Le bilan fut immense qu’il faut rappeler pour témoigner que, quels que soient les difficultés et les handicaps, une action politique digne de ce nom est possible dans notre métropole.

Les vicissitudes de la vie politique nationale ont ensuite dispersé des individus soumis parfois à rude épreuve et mis à bas cette exceptionnelle concentration d’énergie, vite remplacée par la médiocrité et la vulgarité. Le PS local en fit d’emblée la pleine démonstration. Mais la gestion Gaudin, après la parenthèse positive de Vigouroux, aura elle aussi installé dans la durée la pratique d’une politique à la petite semaine, sans souffle autre que celui reçu de l’État heureusement encore présent.

De plus la création d’une communauté urbaine excluant Aix, Aubagne, Vitrolles et l’Étang de Berre a tiré tout le monde vers le bas, ramené l’horizon des ambitions collectives à celui de Plan de Cuques ou de Carnoux, et surtout détruit dans Marseille toute réelle autorité politique au profit de petits arrangements dont la classe politique raffole et dont les citoyens sont les victimes quotidiennes.

Pourtant ce que nous avions semé n’a pas disparu. Et par exemple il ne faut pas chercher ailleurs que dans notre action le calme relatif des cités marseillaises quand plusieurs années après elles s’enflammèrent partout ailleurs en France. Mission centre-ville, développement social des quartiers, pôles technologiques, universités, politique méditerranéenne, relance culturelle, remobilisation du personnel communal, grandes infrastructures : la liste n’est pas limitative de ce qui continue de constituer le socle et la mémoire à partir desquels il est possible de s’appuyer et de renouer avec une belle histoire.

Avant d’analyser le présent et sonder l’avenir, il est important de prendre ce recul du temps qui seul donne cohérence et perspective à une action qui bien au-delà des péripéties s’inscrit dans la durée